Technique de pilotage
Autant dire que pour conduire l'appareil sur ces trajectoires, il faut faire appel à des pilotes chevronnés, des « moustachus » comme on dit dans le milieu. Nous disposons aujourd’hui d’une poignée de pilotes d’essai (ils se comptent sur les doigts d’une main) aguerris au vol parabolique. C’est un pilotage fatiguant qui sollicite énormément de concentration pour assurer la précision nécessaire. Jugez plutôt : la qualité de micropesanteur est garantie dans une enveloppe de plus ou moins cinq centièmes de g (+ ou - 0,05g autour de 0). Quand on songe que l’avion pèse 120t et qu’il vole entre 300 et 800km/h, on comprend que le manche n’est pas à mettre entre toutes les mains. c'est un peu comme conduire une voiture sur une route de montagne en maintenant la trajectoire à 20cm près.
Ils sont donc 3 dans le cockpit durant les paraboles. L’un des pilotes assure la conduite du tangage, qui permet de suivre la trajectoire. Le second pilote maintien les ailes horizontales pour éviter que l’avion ne parte en virage. Enfin, le troisième pilote gère la puissance des moteurs et assure la surveillance des paramètres de vol (alarmes, températures, pression, …).
Au cours d'un vol, les manœuvres paraboliques sont répétées une trentaine de fois. Elles débutent par un cabré à vitesse maximale, passe par une transition vers la parabole elle –même (cet instant s'appelle l'injection), puis par une ressource pour remettre l'avion en vol horizontal. Les marges de manœuvres sont très faibles, car tout le domaine de vol de l'appareil est exploité jusques dans ces limites.
Lorsque vous avez la chance de passer une parabole à l’intérieur du poste de pilotage, vous prenez la mesure de la qualité du travail et de la concentration nécessaire. Et puis, pour ceux qui ont des ailes dans la tête, ces vols sont une source supplémentaire de rêve, d’émerveillement et d’admiration envers les professionnels que sont les équipes de conduite.