Nutrition et micropesanteur

La conséquence nutritionnelle directe est que le surcoût énergétique des protocoles d'exercices prescrits en tant que contre-mesures contre les syndromes de déconditionnement peut être significatif. Par exemple, 2,5 heures d'exercices correspondant à 1,7 MJ/h ne représentent pas moins de 49% des besoins journaliers. Ces données démontrent l'importance de mesurer le coût énergétique des différents exercices physiques appliqués en vol.
Les axes prioritaires de recherche en nutrition spatiale peuvent se décliner selon deux modes, l'un purement opérationnel, l'autre fondamental :
- L'aspect opérationnel consiste à déterminer les besoins en macro et micronutriments des astronautes en vue des missions de longue durée dans l'ISS mais également lors des missions exploratoires vers la Lune et Mars.
- L'aspect fondamental vise à caractériser le rôle du déficit énergétique observé systématiquement en vol dans les différents déconditionnements musculaires, osseux et cardio-vasculaires à la micropesanteur.
Du point de vue expérimental, il convient de travailler en partenariat avec les industries agro-alimentaires pour développer des aliments emballés avec des dates de péremption supérieures à trois ans pour des missions de longue durée, d'où la nécessité d'élaborer de nouvelles techniques de conservation. La NASA a déjà développé un système pour des missions d'un an. Le défi est d'assurer une variété significative dans les menus, ceci de manière à maintenir à la fois le moral et les performances des astronautes.
Toutes les études à planifier en vol doivent être testées au sol lors de simulations (alitement tête déclive) ou en environnements analogues tels que le confinement en base polaire (Concordia). L'avantage de telles études au sol est de permettre une approche mécanistique des problèmes qui n'est pas envisageable en vols.