5 Juin 2012

Confinement et contraintes psychologiques

Les facteurs de risque sur le plan psychologique pour un vol vers Mars dans un scénario de 1 000 jours avec un équipage mixte et multinational de 4 à 6 personnes sont liés aux facteurs de stress de la situation.

L'isolement représente la "séparation physique et sociale du reste du monde". Les participants vivent hors de leur cadre quotidien et sont séparés de leurs familles. Il y a une disparition des repères et des sources de gratification habituels, seules les gratifications professionnelles persistent.

Ceci entraîne une réduction des échanges et des rôles sociaux. L'absence de relations affectives et sexuelles, peut provoquer, en plus des frustrations, une peur d'être abandonné, une angoisse devant la réadaptation au retour.

Les réactions des individus à ces facteurs de stress sont de plusieurs ordres :

  • des troubles physiques comme les troubles du sommeil, la fatigue, des céphalées, des lombalgies, des troubles digestifs, des algies diverses ;

 

  • des troubles subjectifs avec une altération de la perception du temps (compression surtout), des hallucinations, une impression d'irréalité ;

 

  • des troubles de l'humeur, avec le "mal du pays", mis en évidence par le temps passé à regarder la Terre à travers les hublots et par le besoin de communication avec l'extérieur, une augmentation de l'anxiété et de légers signes dépressifs, parfois une alternance d'apathie et d'excitation euphorique, de l'irritabilité ;

 

  • des troubles de la performance, avec parfois des comportements aberrants.



Toutefois, le domaine dans lequel les problèmes apparaissent le plus souvent est celui des relations interpersonnelles. Au niveau collectif, tensions, conflits, hostilité entre les membres d'un équipage sont souvent évoqués. Ces difficultés proviennent souvent de l'hétérogénéité des équipages (cultures, nationalités, langues maternelles différentes).

Voir aussi